[BD] Moi ce que j’aime c’est les monstres

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Autrice : Emil Ferris
Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture
Nombre de pages : 416

Karen Reyes, dix ans, vit avec sa mère et son frère dans un appartement en sous-sol d’un immeuble de Chicago. Un 14 février, une de ses voisines est retrouvée morte, la police conclut à un suicide. Mais ce matin-là, Karen a bien vu une ombre dans l’appartement d’Anka, elle est persuadée que sa voisine a été assassinée. Elle va dès lors mener l’enquête de son côté, remuant les secrets de l’immeuble pour résoudre cette sombre histoire.

En ouvrant ce roman graphique, dépassez vos préjugés. Ne vous fiez ni au graphisme inattendu, ni au trait de stylo bille, ni à la colorisation particulière, ni à l’absence de repères habituels en BD, ni au titre. Car oui, cette BD est un pur chef-d’œuvre ! Voyant tous les éloges qu’elle suscitait, je suis partie méfiante, réticente, presque agacée d’avance. Et les premières pages me donnaient raison, l’ambiance est étrange, trouble, on ne comprend pas tout, c’est fantastique ? Réaliste ? Mais c’est quoi cette chose ?!
Et puis, passées les quinze, (vingt ?) premières pages particulières qui posent le décor et la psychologie de Karen, je me suis retrouvée transportée. Prisonnière de ces 416 pages que je me suis enfilée d’un seul coup.

9791090724471_pgNous avons ici trois niveaux d’histoires imbriquées les unes dans les autres. Le texte est avant tout le journal intime de Karen (ce qui explique les pages version feuille à carreau d’écolier et l’absence totale de bulles ou cases en tous genres), une jeune fille mal dans sa peau, harcelée à l’école, qui souhaiterait être un monstre pour disparaître dans la nuit. On suit sa vie au quotidien, ses échanges avec sa famille, sa relation avec son frère, les autres élèves de sa classe, sa passion pour l’art et les bizarreries.
La seconde histoire est l’enquête même que mène Karen. Car l’une de ses voisines est décédée mais malgré ce qu’en pense la police, Karen est persuadée que ce n’est pas un suicide. Qui aurait pu tuer Anka, sa belle et douce voisine ? Et surtout, pourquoi ?
Quant à la troisième partie de l’histoire, elle nous présente la vie d’Anka, sa jeunesse dans l’Allemagne nazie, sa fuite jusqu’aux États-Unis.
Je n’en dirai pas beaucoup plus sur l’histoire, ce serait dommage de trop en dévoiler. Sachez juste que ce roman graphique est gorgé de thématiques extrêmement intéressantes (la famille, l’Art, la tolérance, l’identité, l’ouverture d’esprit, la résistance, etc.) toutes traitées avec justesse et profondeur. Le texte est tour à tour drôle, touchant, grave, fascinant, sensible, intelligent.

Quant au graphisme, s’il peut paraître étrange, disproportionné, voire laid, pour certains habitués à des traits plus classiques (des graphismes à la Lepage, Andreae ou Tarquin), il est en réalité parfait pour l’ambiance et la psychologie des personnages. Plus l’histoire avance et moins l’on y prête attention tant il est pertinent et réfléchi. Le travail d’Emil Ferris au stylo bille apparaît vite comme incroyable et impressionnant, plein de détails et de sous-texte. La lecture est peut-être moins intuitive ici que sur une BD ou un comics classique mais on s’y adapte très vite à la lecture, comprenant qu’il n’y a plus vraiment de code et que c’est nous qui déterminons l’ordre et le sens de lecture pour certaines planches.

Moi ce que j’aime c’est les monstres est un roman graphique exceptionnel, sombre et haletant, qui parcourt avec brio les méandres de la psychologie humaine. Mélange de sociologie, d’historique, d’humain, de policier, c’est une BD complète et extraordinaire. En refermant ce roman graphique, on sait que l’on vient de lire une œuvre majeure. Reste à espérer que la seconde partie sera toute aussi dense et exceptionnelle !
À lire, à relire et à faire découvrir !

En trois mots : Magistral. Complet. Superbe.

2018 – Le Bilan des Bulles

Eh bien voilà, on a changé d’année. Bon, comme d’habitude, c’est avec un train de retard que je fais mon bilan et mon point sur l’année. Mais on peut considérer l’année comme « nouvelle » jusqu’en février, non ? 🙂

2018, j’en retiens quoi ?

Deux très beaux voyages, le premier de deux mois le second de trois semaines. Un CDI particulièrement bien arrangé dont je n’ai pas à me plaindre. De très belles rencontres (notamment en voyage mais pas que) et de très beaux moments avec les clients, les collègues ou les ami.es. Et 1001 autres petits moments agréables, doux, drôles, passionnants, etc. De manière générale, 2018 aura été une année étonnante, riche et enrichissante que j’ai personnellement beaucoup appréciée ! J’espère que 2019 se montrera aussi clémente !

J’ai donc ouvert ce blog, avec quelques difficultés. J’avoue que j’ignore si je vais le garder, j’aime beaucoup bloguer mais ça prend un temps fou dont j’ai peur de manquer. Mais je ne me projette pas, on verra bien au jour le jour ! Sinon, trêve de bavardages, 2018 aura donné quoi, question bulles ? 788 titres lus dans l’année. Un beau score même si j’en viens presque à regretter de ne pas avoir passé la barre des 800 x)
En détail, ce sont 316 BD ; 163 BD jeunesse ; 32 comics et 277 mangas de lus. C’est bien la première année que je lis autant de manga. Et je dois avouer que j’ai eu de belles surprises qui ont changé mon regard sur le genre. Il y a encore trois ans, j’aurais juré que tous les mangas étaient pourris et que je ne pouvais pas en lire parce que bon… voilà quoi. Aujourd’hui, bien que je préfère largement la BD (notamment le roman graphique, mais ne jouons pas sur les mots) je me dois de reconnaître qu’il y a une très belle diversité en manga et j’espère continuer mon exploration en 2019 ! Maintenant que je me suis mise au manga, prochain objectif : le comics de superhéros. Autant je lis un peu de comics indépendants, autant je n’ai aucune connaissance quant aux superhéros. Et pour une libraire spé BD… c’est moyen. Du coup, si je devais me fixer un objectif pour 2019 ce serait celui-ci : lire une trentaine de comics de superhéros. Pour le reste, on verra au fil de l’année x)

Le top 3 des lectures de l’année :

Les coups de cœur de l’année en BD (sorties en 2018) :

  • Ailefroide – Altitude 3954 ; un magnifique témoignage de l’homme face à la montagne !
  • Amour minuscule ; un récit très dense (même si la couverture pourrait laisser croire le contraire) et magnifique sur la famille, la religion, la tolérance, l’héritage…
  • Globules et conséquences ; un témoignage dur et sans concession sur la leucémie. Un ouvrage important bien que douloureux.
  • L’homme gribouillé ; un roman graphique dense, au scénario parfaitement maitrisé.
  • Les mauvaises herbes ; encore un récit de vie ! Et encore un récit de vie dur, sombre et désillusionné, mais incroyable et incroyablement fort. Une période de l’histoire à ne surtout pas reléguer aux oubliettes…
  • Malaterre ; un roman graphique fort, à la frontière du polar, dont la psychologie du personnage principal est particulièrement fine et réaliste. Une excellente critique sociale.
  • Moi en double ; un témoignage Ô combien important sur le corps, le rapport au corps et le rapport qu’à la société avec notre propre corps.
  • Vagin Tonic ; un ouvrage de vulgarisation scientifique autour de la vulve. Frais, lumineux et parfaitement bien écrit !

Les coups de cœur de l’année en BD jeunesse et en manga (sortis en 2018) :

  • Aubépine Tome 1 ; un BD intelligente et pleine d’humour !
  • L’atelier des sorciers Tomes 1, 2 et 3 ; un graphisme magnifique pour une série qui commence très, très bien. C’est doux, frais et passionnant !
  • Le prince et la couturière ; une ode à la tolérance à lire absolument !

Les coups de cœur de l’année en comics (sortis en 2018) :

  • Dept. H Tomes 1 à 3 ; un excellent thriller en huis-clos, dans les profondeurs marines !
  • I Kill Giant ; réaliste ? Fantastique ? Un comics très fin sur la peur, porté par une héroïne décalée et hyper attachante.
  • Klaus Tome 1 ; du badass à gros bras, certes, mais du très bon badass ! Redécouvrez l’histoire du Père Noël tel que vous ne l’auriez jamais imaginé !
  • Motor Girl ; un comics sur le traumatisme finement mené. Terry Moore nous balade tout du long pour notre plus grand plaisir. Attachant, ingénieux et pertinent !

Les suites coup de cœur (sorties en 2018) :

  • Azimut Tome 4
  • Bots Tome 2
  • Charlotte et moi Tomes 2 et 3
  • Epiphania Tome 2
  • Imbattable Tome 2
  • Jim Hawkins Tome 2
  • L’enfant et le maudit Tomes 4 et 5
  • Les vieux fourneaux Tome 5
  • Ninn Tome 3
  • Radiant Tomes 7 à 10
  • Sixtine Tome 2
  • Somali et l’esprit de la forêt Tome 4
  • SuperS Tome 4

On retient aussi (toutes dates de parution confondues) :

  • Amour, Djihad et RTT ; c’est drôle, (très) grinçant et particulièrement juste ! Une critique sociale à ne pas rater.
  • Aposimz Tome 1 ; un premier tome prometteur pour une série de SF à l’ambiance feutrée. On sent tout le potentiel du monde et des personnages, j’ai hâte de découvrir la suite !
  • Babybox ; une très belle BD sur l’adoption, la famille et l’identité. Toute en finesse, avec un graphisme simple et épuré.
  • Bleu amer ; une BD assez simple mais très bien faite, écrite un peu à la manière d’un carnet de bord. Une belle réflexion sur la « résistance » ou non, portée par un graphisme très chouette, très doux.
  • Beyond the clouds Tomes 1 et 2 ; un manga qui commence particulièrement bien, mêlant un univers steampunk à L’Histoire sans fin. Des personnages attachants, un monde qui semble réfléchis et qui donne envie d’être découvert ; un scénario somme toute classique mais pour l’instant très bien mené.
  • Bonjour l’angoisse ; une BD originale tant par la forme que le fond sur les dernières années de lycée et de l’adolescence. C’est frais, drôle et pertinent !
  • Charogne ; le polar rural de l’année ! Sombre à souhait !
  • Chromatopsie ; un recueil de nouvelles sur le corps, le genre et l’amour à ne pas rater ! Le ton bienveillant touche en plein cœur.
  • Chronoctis Express Tomes 1 et 2 ; un manga francophone sur l’au-delà, drôle, intelligent et bien mené. Les personnages sont très attachants, le monde est fouillé et on sent un gros potentiel pour l’histoire. Un excellent début !
  • Éclat(s) d’âme Tomes 1 à 4 ; une série de manga courte qui parle de l’identité, l’identité sexuelle et du genre. Le résultat est certes simple mais il reste avant tout bienveillant et très beau. Une série que je conseille fortement !
  • Jean Doux et le mystère de la disquette molle ; un polar complètement loufoque et barré mais hyper bien pensé !
  • Fétiche ; une superbe BD muette, entièrement réalisée au stylo bille !
  • Hiver Indien ; frais et délicat, une très belle BD sur la famille, la confiance et l’adolescence.
  • Il faut flinguer Ramirez Tome 1 ; le polar déjanté de l’année qui reprend tous les codes des polars des années soixante pour les réadapter à sa sauce. Et ça fonctionne à merveille !
  • L’Odyssée d’Hakim Tome 1 ; une BD reportage très bien faite sur les début de la guerre en Syrie et l’exil d’un syrien. Le ton est très juste, le sujet bien mené. J’ai hâte de voir les deuxième et troisième !
  • La croisade des innocents ; une BD très forte sur la liberté, la foi, la foi aveugle et l’enfance. Un conte sombre et mélancolique mais terriblement beau.
  • La gigantesque barbe du mal ; une très belle métaphore de la résistance !
  • La ligue des supers féministes ; un documentaire pour enfant, pour comprendre les bases du féminisme. Très bien fait, très bien pensé, le ton est juste et bien dosé. Une vraie réussite !
  • La plus belle femme du monde ; un très beau récit de vie sur une femme trop peu connue.
  • Le problème avec les femmes ; une BD fort instructive et très bien menée sur la place de la femme dans l’Histoire !
  • Les cent nuits de Hero ; un conte magnifique où s’imbriquent plusieurs niveaux d’histoires à la manière des mille et unes nuits. Un graphisme très rupestre mais qui correspond totalement avec l’ambiance !
  • Les filles de Salem ; une BD qi revient sur le procès des sorcières de Salem. Glaçant mais très bien fait !
  • Les rigoles ; une très bonne critique sociale de la jeunesse et du monde de la nuit. Surprenant dans la forme et les couleurs, mais extrêmement pertinent !
  • Made in Abyss Tomes 1 à 3 ; un manga qui semble tout chou tout mignon mais qui se révèle sombre et dur. Une belle descente aux Enfers !
  • Mondo Reverso Tome 1 ; une BD humoristique qui change les genre et pointe l’absurdité de certains clichés aposés aux femmes dans les BD, romans, films ou séries. Très bien fait !
  • Noise Tome 1 ; le nouveau polar de Tsutsui qui s’annonce aussi bon que les précédents.
  • Petit robot ; une BD jeunesse quasiment muette dont les personnages sont très attachants, le graphisme tout chou et l’histoire très sympa !
  • Pourquoi j’ai tué Pierre ; une BD autobiographique terrible ; un témoignage dur mais important.
  • Proies faciles ; un policier très bien ficelé, qui fait écho aux crises économiques actuelles.
  • Rat et les animaux moches ; un très beau conte sur la tolérance !
  • RIP Tome 1 ; un polar glauque à souhait, hyper rythmé aux personnages originaux et à l’anti-thèse des « héros » habituels.
  • Terra Australis et Terra Doloris ; deux BD passionnantes sur la colonisation de l’Australie !
  • Underwater Tomes 1 et 2 ; un manga en deux tomes sur la famille et les liens familiaux. Très délicat, très subtil, avec un graphisme très épuré. À la lecture, il m’a beaucoup fait penser aux œuvres de Taniguchi.

Décembre 2018 – Le Bilan

Noël c’est fini. Je revis !

Décembre est un mois à part dans le monde du commerce. On le travaille quatre mois à l’avance et après on a tellement la tête dans le guidon qu’on ne le voit même pas passer ! Heureusement que j’ai fêté Noël en janvier avec ma famille parce que je n’avais même pas pris le temps de faire mes cadeaux avant le 24… x)
Alors comment s’est finie l’année 2018 ? J’ai repris un rythme de lecture plus modéré, faut dire qu’en décembre il y a moins le temps, mais aussi moins l’envie de lire. Du moins pour ma part. 66 BD, mangas et comics lus, dont beaucoup de suites. Et ma grande déception de décembre : aucun roman. Pour le troisième mois d’affilé… Je n’ai pas eu la foi de m’y remettre, snif.

Des coups de cœur ?

Eh non. L’année se termine sans coup de cœur. De belles lectures et de belles découvertes mais aucune qui soit passée au-dessus, au point d’être un coup de cœur.

On retient quoi d’autre ?

  • La plus belle femme du monde ; une biographie très intéressante d’une femme aujourd’hui peu connue (et reconnue) qui fut la Marilyn Monroe des années 30-40 ; adulée par tout le monde pour sa beauté, on ne voyait en elle que la belle plante, la belle potiche, la belle affiche de cinéma. Alors même qu’elle fut à l’origine de l’invention qui donnera par la suite le wifi ! (Chronique à venir)
  • Golden Kamui ; Un manga qui mêle aventure, chasse au trésor, culture et nature. C’est beau, propre, les personnages sont très crédibles et l’ambiance est particulièrement bien rendue. J’ai surtout aimé le mélange entre action/aventure et point culture sur les Aïnous. Je n’ai pour l’instant lu que les trois premiers tomes mais je continuerai volontiers !
  • Le problème avec les femmes ; une BD très courte mais hyper bien faite pour montrer l’évolution du regard de la société sur la femme. Le ton est parfait, grinçant à souhait, et les exemples pertinents. Une excellente BD féministe !
  • Hilda ; Le premier tome ne m’a pas convaincu mais les quatre autres beaucoup ! C’est une belle fresque, un monde original et bien pensé. Hilda et sa maman sont très attachantes, leurs aventures toutes plus extraordinaires les unes que les autres. J’adore !
  • La ligue des super féministes ; une BD jeunesse qui explique le féminisme ? Et qui l’explique bien, avec bienveillance, respect et aucun cliché ? Que ça fait du bien !
  • Whispering ; Un manga tout doux, tout chou sur l’amitié et les relations humaines, le tout à travers deux personnages qui ont le pouvoir de parler aux objets. C’est simple mais très beau, très sain !
  • Pétales de réincarnation; Le premier tome ne m’avait pas du tout convaincue mais j’ai beaucoup aimé la tournure des suivants. Un manga assez classique mais franchement bien mené qui joue sur les talents des grands hommes pour en faire des pouvoirs assez originaux. Une sorte de x-men assez sympa qui revient sur les notions de bien et de mal, pas toujours de manière subtil mais de manière assez intéressante. Je suis curieuse de voir jusqu’où ça va aller.

Et les suites qui confirment de très belles séries : Starving anonymous Tome 2 ; Éclat(s) d’âme Tome 4 ; Les dragons de Nalsara Tome 2 ; Moi, quand je me réincarne en Slime Tome 6 ; Lost Children Tome 3 et Isabella Bird Tome 5.

Des Patate d’Or ?

Pas beaucoup mais quelques-unes quand même…

  • Little Witch Academia Tomes 1 et 2 ; un dessin brouillon, un personnage principal hyper agaçant. Le monde est intéressant mais ça m’a vite gonflée. Y a aucune profondeur, l’humour tombe à plat et les personnages ne sont même pas attachants. Un beau raté.
  • Alma Cubrae Tome 1 ; du potentiel mais trop introductif et flou. Es auteurs n’ont pas su se mettre d’accord entre le fait de beaucoup en dire pour introduire l’histoire et le fait de faire avancer l’action. Du coup on se retrouve avec une sorte de très long prologue qui balance mille infos mais ne montre finalement pas grand-chose. C’est dommage parce que pour une fois, c’est un premier tome qui évite pas mal les clichés (du genre les femmes dénudées qui se font violer au bout de trois scènes ou autre).
  • Wollodrïn Tome 1 ; boon, je donnerai une chance au moins au deuxième tome mais on est une fois encore sur une BD fantasy pétrie de clichés et de facilités avec des personnages caricaturaux et peu surprenants. Le graphisme sauve un peu la mise, c’est une des raisons qui me pousseront à continuer. Mais nuls doutes que je ne lirai pas les 10 tomes…
  • La pension Moreau Tome 2 : comme le 1 je n’ai pas du tout apprécié. C’est malaisant, malsain, l’histoire va beaucoup trop vite et manque de crédibilité.

Et pour la suite ?

Ça y est, Noël est passé, j’espère pouvoir être plus présente par ici mais on verra. Si je pouvais au moins publier tous les billets de retard que j’ai, ce serait un bon début. Et puis ensuite commencer à proposer autre chose que des chroniques ? J’aimerais beaucoup !

[BD] Elle s’appelait Sarah

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Auteurs :
Pascal Bresson et Horne
Éditeur : Marabout (collection Marabulles)
Nombre de pages : 208

Deux époques, deux Paris différents, deux récits entremêlés. Le premier en 1942 sur la famille Starzinsky, une famille juive victime de la rafle du Vel’ d’Hiv. Le second en 2002 sur Julia Jarmond, une journaliste américaine qui enquête sur la rafle du Vel’ d’Hiv pour un article.

Le récit commence en juillet 1942, de nuit, chez les Starzinsky. Deux hommes de la police débarquent chez eux et emmènent le père, la mère et leur fille, Sarah, jusqu’au Vélodrome d’Hiver au côté de 13 149 autres juifs. Ils seront parqués là un temps, dans des conditions abominables, jusqu’à être déportés dans l’un des camps de concentration français.
En parallèle, le récit suit Julia Jarmond, une journaliste américaine mandatée par son journal Scène Seine pour écrire un article sur la rafle du Vel’ d’Hiv, soixante ans après. Les deux histoires n’auront de cesse de se croiser et de s’entremêler jusqu’au dénouement final.

elle-sappelait-sarahpage37-555x736Je n’ai pas lu le roman de base de Tatiana de Rosnay ni vu l’adaptation cinématographique, c’est donc avec un œil totalement neuf et neutre que j’ai commencé cette BD. On suit ici deux histoires en parallèle, liées par le même sujet : la rafle du Vel’ d’Hiv. L’un des plus terribles épisodes de l’histoire française dont on parle pourtant (trop) peu. Le sujet de base m’intéressait énormément, j’étais très curieuse de découvrir cette BD. Peut-être que j’en attendais trop ? Toujours est-il que j’ai bien aimé cette BD mais que je n’ai pas réussi à autant entrer dedans que ce que j’aurais souhaité.
Le graphisme m’a tout de suite attirée et sur ce point-là, rien à dire. C’est beau, c’est propre, c’est clair. J’ai aimé le jeu des couleurs lors de l’époque de Sarah, les « méchants » représentaient comme des ombres floues. Ce rendu sépia qui pose bien l’ambiance et nous transporte à l’époque de la guerre. On sent le côté sale, triste et miséreux mais sans que ce soit too much. Bravo au dessinateur qui a su trouver le bon trait et la bonne colorisation !
Pour moi, c’est plutôt le scénario qui pèche. Outre le côté assez convenu et attendu du déroulement, ce sont surtout les dialogues qui m’ont sortie de ma lecture au fil de la BD. Notamment lors des passages sur Sarah. J’ai trouvé les échanges très froid, superficiel et peu naturels, surtout de la part d’une enfant et tout au long de ma lecture, ça m’a empêchée de me sentir entièrement absorbée par l’histoire. La partie sur Julia fait plus naturelle mais là, c’est le personnage qui m’a un poil agacée. Je l’ai trouvée un peu trop fade pour une BD traitant d’un tel sujet. Malgré tout, la partie sur Julia m’a vraiment donné envie de plus me renseigner sur le sujet et m’a fait prendre conscience de la grande ignorance que nous avons alors même qu’il s’agit d’un élément de notre propre histoire (et pas si ancien que ça !)

Une lecture en demi-teinte donc, pour ma part. Autant j’ai aimé le graphisme, autant je n’ai pas été surprise par le scénario et je ne me suis pas sentie particulièrement impliquée. Ça reste une lecture que j’ai apprécié mais pas autant que je l’espérais.

En définitive une BD classique mais efficace sur un sujet fort dont on parle peu, qui trouvera son public, même si de mon côté elle ne m’a pas entièrement convaincue. Un peu trop superficielle à mon goût, hélas.

En trois mots : Intéressant. Convenu. Documenté.

NB : Un grand merci à l’opération Masse Critique de Babelio et aux éditions Marabulles pour l’envoi de cette BD !

[BD] Phoolan devi – reine des Bandits

Autrice : Claire Fauvel
Éditeur : Casterman
Nombre de pages : 218

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Née en 1963 au Nord de l’Inde au sein de la caste des Sudra (la caste la plus basse d’Inde), Phoolan est confrontée toute son enfance à la violence, la pauvreté et l’injustice. Une enfance rude et douloureuse qui l’amènera peu à peu à se retourner contre le système de son pays, embrassant la cause des Dacoïts (des bandits) et luttant à leur côté pour faire entendre les voix des plus faibles et des plus démunis. Pendant trois ans, à la tête d’une véritable armée, elle frappe l’Inde de tous côtés. Un véritable symbole de révolte et de combat contre la brutalité de l’humain et plus particulièrement de l’homme.

9782203112117_5Pour ce roman graphique, Claire Fauvel a mis en image le témoignage de Phoolan Devi (Moi, Phoolan Devi, reine des bandits). Un témoignage rude et révoltant sur la condition des femmes (et plus encore des femmes pauvres) en Inde. Alors que nous réserve l’avenir lorsque l’on est une fille Sudra ? Rien. Rien d’autre que la faim et les brimades. Rien d’autre qu’un mariage forcé à onze ans avec un homme quatre fois plus âgé que nous. Rien d’autres que la violence et les humiliations ; qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles. Alors on se laisse abattre ? On subit sans rien dire ? C’est le cas pour un très (trop) grand nombre de femmes, élevées avec l’idée tenace que c’est normal, que ce ne sont que des femmes (et des femmes Sudra qui plus est…), que c’est comme ça depuis la nuit des temps. Qu’elles n’avaient qu’à être moins jolies, avoir des grands frères pour les protéger, ne pas regarder cet homme dans les yeux et mille autres horreurs inadmissibles. Heureusement, des femmes comme Phoolan Devi se lèvent contre ce système absurde et insipide, appellent à la révolte et à l’insurrection.

Je n’en dirai pas beaucoup plus sur le fond de cette BD pour ne pas trop dévoiler le destin extraordinaire de cette femme extraordinaire. L’adaptation de Claire Fauvel est magnifique, on vit aux côtés de Phoolan tout du long et plus d’une fois on souhaiterait entrer dans la BD pour la sortir de situations atroces. Toutes les émotions nous prennent au fil de la lecture : on est touché, écœuré, énervé, soulagé, triste, amusé, révolté… La narration est très puissante et nous porte du début à la fin.
Le graphisme est lui aussi parfait, à la fois rude, sombre et minimaliste qui marque particulièrement bien l’ambiance. Le trait, parfois enfantin, contraste juste ce qu’il faut avec le fond du récit. Certaines scènes de violences en deviennent insupportables tant il y a de force dans le trait, les couleurs et l’action ; il m’a fallu par deux fois fermer cette BD pour reprendre mon souffle lors de ma lecture tellement je me sentais oppressée et prise dans le récit. À d’autres moments, le jeu des couleurs ramène beaucoup de douceur et nous permet de respirer avant de replonger dans les affres du combat. Un dessin très propre, donc, pour un récit merveilleux, aussi triste que porteur d’espoir.

Une BD édifiante, à lire absolument. C’est sombre, violent, âpre et révoltant mais c’est une réalité qu’il est important de garder à l’esprit. Une fois cette BD refermée vous n’aurez qu’une envie : prendre les armes aux côtés de cette femme.

En trois mots : Bouleversant. Magnifique. Enragé.

Novembre 2018 – Le bilan

Dans quatorze jours c’est Noël.

Je me force à l’écrire parce que comme toujours à cette période, je ne m’en rends pas compte. Dans le commerce, on travaille Noël depuis tellement longtemps (dès fin août…) que j’ai l’impression que ça n’arrive jamais (même si les horaires s’allongent, que les clients affluent deux fois plus et qu’on court de plus en plus partout…). Et pouf d’un coup je me réveille un matin et c’est déjà le 28 décembre. Mais ils sont passés où tous ces jours ? Pour moi, on est encore le 3 novembre ; c’est dire.

Pour moi, novembre est le « dernier » très gros mois de lecture. Décembre = relâche. Yes ! En attendant, j’ai lu pour novembre 102 BDs, comics, mangas. Par contre, comme pour octobre, pas l’ombre d’un roman. Vivement le 26 que je puisse me remettre à en lire, ça me manque énormément !
Et du coup, Ce mois passé, qu’a-t-il donné ?

Des coups de cœur ?

Oui, deux.

  • Pourquoi j’ai tué Pierre; Je n’avais toujours pas lu cet incontournable qui traite avec une grande délicatesse d’un traumatisme vécu enfant par l’auteur. C’est très fort, très beau, très juste. J’ai fini ma lecture les larmes aux yeux, pleines d’admiration pour Olivier Ka.
  • Les mauvaises herbes ; Un autre récit très frais très joyeux : il est ici question des femmes coréennes qui furent enlevées par l’armée japonaise pour servir d’esclaves sexuelles durant la seconde guerre mondiale. Une lecture historiquement riche mais qui retourne et révolte. (chronique à venir)

On retient quoi d’autre ?

  • Les rigoles; Un graphisme psychédélique qui nous fait suivre une nuit dans le quartier des rigoles aux côtés de personnages plus barrés les uns que les autres. Une excellente chronique sociale !
  • Le chant des souliers rouges ; une très belle série manga sur l’amitié, la confiance en soi, la tolérance et la différence. Un graphisme particulier pour une belle histoire qui casse les codes du genre. On suit ici un jeune ado qui sort tout juste d’une dépression et qui va retrouver goût à la vie grâce au flamenco. C’est frais, délicat, subtil et les personnages sont très attachants. Une belle histoire en six tomes !
  • Les enfants de la baleine ; Typiquement ce que j’aime : une ambiance poétique, pas ou peu d’explications au début, un graphisme très chou pour une histoire plus sombre et complexe. On suit ici une île à la dérive sur une mer de sable dont les habitants ont, pour la plupart, la capacité de contrôler leurs émotions et de les utiliser sous forme de magie. Pourquoi sont-ils ici ? Qui sont-ils ? D’où leur vient leur pouvoir ? Pourquoi meurent-ils jeunes ? Autant de questions que l’on se pose dès le début et dont les réponses arrivent au compte-goutte. Un très bon seïnen !
  • Une mémoire de roi ; Une BD très intéressante qui nous explique les mécanismes de la mémoire et comment améliorer celle-ci. Je regrette presque que ce ne soit pas plus poussé mais c’est une bonne introduction !
  • La drôle de vie de Bibow Bradley ; L’adaptation du roman éponyme. Un polar déjanté, très bien mené, qui donne à réfléchir. Le graphisme très frais tranche avec la noirceur du personnage. Ça claque !
  • Indélébiles ; Un beau témoignage sur Charlie Hebdo, comment Luz y est entré, comment se passaient les journées, les reportages, les bouclages. Un bel hommage !
  • Aposimz ; La nouvelle série de l’auteur de Blame! démarre très fort ! On retrouve cette ambiance très feutrée, très silencieuse avec des personnages dont on ne sait rien et un monde très différent du nôtre. Le graphisme très épuré donne l’impression de ne pas avoir été encré, chose rare en manga mais qui colle parfaitement ici avec l’atmosphère du manga. J’ai franchement hâte de découvrir la suite.
  • Batman : White knight ; Une idée de base géniale : le joker retrouve ses esprits, devient un « citoyen modèle » et intente un procès à Batman pour tous ses débordements. Un comics bien noir, finement pensé et très prenant. Je regrette juste la fin très hollywoodienne mais rien que pour l’idée et le graphisme cette BD mérite d’être lue. Du pur Sean Murphy (mais pas du Sean Murphy à son plus haut niveau).
  • Porcelaine ; Une série très intéressant qui mélange pas mal d’univers (Dickens, Chevalier, Huxley, Lewis, Carrol et bien d’autres). On suit une enfant des rues qui va se faire plus ou moins adopter par un riche vivant en ermite dans son manoire. De là, il fabrique des hommes de porcelaines : parfait serviteurs, dociles et obéissants. Mais comment les anime-t-il ? Les personnages sont hyper attachants et c’est passionnant de voir leur évolution à travers chaque tome. J’ai surtout aimé le fait que rien ne se passe comme on le souhaiterait. C’est à la fois rageant et hyper prenant. Très réaliste pour le coup.
  • Les vieux fourneaux Tome 5 ; Eh bien, moi qui hésitais à lire ce cinquième tome des vieux fourneaux, je ne regrette pas d’avoir changé d’avis. Le meilleur de la série selon moi, après le surprenant Tome 1. C’est drôle, grinçant, pertinent et tendre à la fois. Ça me fait plaisir de voir qu’après 5 Tomes Lupano arrive encore à se réinventer !
  • Amour Djihad & RTT ; Une BD grinçante à souhait qui scanne avec cynisme toute notre société et ses dérives récentes. J’ai adoré !
  • Des plumes & Elle ; Un très beau graphisme, très sain et épuré pour une BD poétique autour de la beauté et des danseuses de cabaret. Ce n’est pas la BD la plus engagée, la plus originales ou la plus scotchante mais on passe un très beau moment. C’est frais, délicat et la colorisation ajoute une pointe d’érotisme subtile qui colle parfaitement avec le graphisme. Je craignais que l’on tombe dans du voyeurisme sexiste mais pas du tout ! Une belle surprise.
  • Fragrances – La création d’un parfum ; Une BD hyper intéressante sur les étapes de création d’un parfum. Un reportage original et très bien mené qui m’a personnellement appris beaucoup de choses ! Le cadeau complément idéal pour les fêtes à venir si on pense aussi offrir un parfum.
  • Klaus ; Ou : la véritable histoire du Père Noël. Ici, Grant Morrison s’est lâché pour notre plus grand plaisir. J’ai adoré ce Père Noël Badass à la frontière du super-héros. Graphiquement, c’est très propre, les personnages sont attachants et l’histoire bien que classique, nous emporte de bout en bout. Un comics parfait pour les fêtes à venir !
  • Bonjour l’angoisse ; Un journal intime de lycéenne hyper bien fait et pensé, très engagé et pleins d’humour que je ne vais pas tarder à chroniquer. Une très belle surprise !
  • Kimi le vieux chien ; J’ai adoré le graphisme avant tout. Et ces brèves de fin de vie d’un chien qui erre sans but son très touchantes. Une lecture que je ne conseille pas à tout le monde mais qui m’a pas mal fait réfléchir.

Et les suites qui confirment de très belles séries : Sixtine Tome 2 ; Chiisakobé Tomes 2 et 3 ; Moi quand je me réincarne en Slime Tome 5 ; La boîte à musique Tome 2 ; Black Magick Tome 2 ; La flamme et l’orage Tomes 2 et 3 ; Zombillénium Tome 4

Des Patate d’Or ?

Of course, hélas…

  • Your Name another side ; la série principale en trois tomes n’avait pas été un coup de cœur mais j’avais trouvé l’histoire mignonne et sympa et j’avais pris plaisir à la lire. Ce tome à part par contre ne sert à rien, n’apporte rien d’autres que des lourdeurs et des scènes de vie qui, pour 90% d’entre elles tombent à plat. Je pense qu’ils auraient pu s’abstenir de faire ce one-shot à part et j’espère qu’il n’y en aura pas d’autres à venir…
  • Bionique ; quelle déception pour celui-là ! J’avais a-do-ré son précédent Le voyageur (mais vraiment, ce fut un gros coup de cœur l’année dernière) mais je n’ai rien retrouvé dans celui-ci. C’est creux, plein de vide, les personnages sont caricaturaux et l’histoire sans intérêt. C’est con parce que j’en attendais beaucoup.
  • Les douze râteaux d’Hercule ; c’est pas sérieux, là ?! Je n’ai trouvé cette BD ni drôle, ni fine, ni intelligente, ni réfléchie, ni rien. Sans doute la plus grosse bouse de l’année…
  • Platinum End ; mon Dieu, je m’attendais à tout sauf à ça pour la nouvelle série de l’auteur de Death Note. Je suis passée à côté de tout et l’ensemble (personnages, scnéario, situations, idées, etc.) m’a paru too much et ridicule. J’ai tout de même poussé jusqu’à lire le tome 3 mais je n’irais pas plus loin. Clairement pas pour moi.
  • Texas Jack ; J’ai beaucoup aimé Sykes, le précédent des mêmes auteurs, mais celui-ci ne m’a pas convaincu. Du très classique, pas forcément bien mené avec des personnages ultra vus et revus et des situations trop peu crédibles. La seule chose que je retiens et la fin qui, vu la facilité du reste du scénario, m’a surprise en bien.
  • Clivages ; Une idée qui aurait pu être intéressante mais un scénario et des personnages qui tombent à plat. Chose rare pour moi, je n’ai pas accroché du tout au graphisme et je l’ai trouvé mal fini.
  • Ava Granger ; Le graphisme s’annonçait original mais c’est bien la seule chose originale ici. On retombe dans du cliché, des personnages caricaturaux et une enquête à laquelle on ne croit pas. Tout se déroule comme on s’y attend, aucune surprise, aucune bonne idée.
  • Cyberfatale ; Moui bon, c’est censé être drôle et frais, c’est ça ? Avec les avis ultra positifs que j’avais entendus partout, je m’attendais à quelque chose de fin mais pour le coup je suis plus que passée à côté. Je n’ai même pas esquissé l’ombre d’un sourire, j’ai trouvé l’humour extrêmement lourd, qui tombait à plat, le scénario rempli de cliché et de préjugé (mais pas pour les dénoncer) et les personnages gonflant et peu crédible. Un zéro pointé pour moi, hélas. Dommage parce qu’en général j’aime assez ce que fait Oubrerie.
  • Les beaux étés Tome 5 ; bon, j’exagère, ce n’est pas une patate d’Or. Quand même. Mais je le mets malgré tout ici parce que je commence à m’en lasser des Beaux étés. Le scénario ne se renouvelle pas trop, on n’a aucune surprise et les quelques répliques caustiques que l’on pouvait trouver dans les premiers soit passent inaperçues parce que ce sont (plus ou moins) les mêmes, soit tombent à l’eau. C’est dommage parce que j’aime beaucoup cette famille mais je sens que la série s’essouffle et j’ai peur qu’à trop l’étirer, elle perde tout son intérêt. Donc bon, c’est loin d’être une patate d’Or, mais je tenais à le souligner parce que ce tome 5 fait partie de mes déceptions du mois.

    Et pour la suite ?

    Une fois encore je ne me projette pas, on va déjà laisser passer Noël !

[BD] RIP Tome 1 – Derrick

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Auteurs : Julien Monier et Gaët’s
Éditeur : Petit à petit
Nombre de pages : 111

Chaque jour, des gens meurent. Pour certains, cela se passe dans l’indifférence générale et ils peuvent être trouvés des semaines, des mois voire des années plus tard. Découvrir leur cadavre est le quotidien de Derrick qui travaille dans une société un peu spéciale : lorsque personne ne réclame les biens d’un défunt, il est chargé de récupérer tout ce qui est de valeur, ce sera par la suite vendu aux enchères. Chaque trouvaille est strictement contrôlée pour empêcher le moindre vol. Un métier pourri pour un salaire pourri entouré de collègues pourris. Alors, le jour où Derrick voit cette bague estimée à presque 1 million d’euros, il l’avale, imaginant son quotidien pourri changer…

La couverture donne le ton : RIP est une BD sombre et sale. Un polar bien noir qui dérange. On suit donc Derrick, le pur looser désillusionné qui n’attend plus rien de la vie. Il fait un métier immonde, avec des collègues craignos, dans une boîte pourrie pour un salaire de misère et vit dans un taudis avec une mégère acariâtre. En bref : une bien belle vie de merde. Aussi, quand il aperçoit cette bague qui pend négligemment aux doigts de cette vieille morte depuis des années… il saisit l’opportunité que la vie lui offre. De toute façon, au point où il en est, ça ne pourrait pas plus mal tourner, non ?

jnspp03Cette BD est géniale. Génialement glauque, génialement macabre. Le graphisme est sale, les couleurs terreuses, sombres à souhait, comme si on lisait cette BD à travers une vitre mal lavée ou à la lueur d’une bougie blafarde. La colorisation et les traits nerveux donnent une vraie ambiance à cette BD. Une ambiance qui tient une place très importante ; je trouve ça génial que les auteurs aient poussé l’atmosphère jusqu’au bout pour nous immerger totalement. On plonge dès les premières pages dans un quotidien sinistre que personne n’envie aux côtés de personnages tous plus lugubres les uns que les autres. Tout au long de notre lecture, on se sent poisseux et on imagine très aisément les odeurs aigres et fétides qu’affrontent nos « héros ». À coup sûr on préfère tous finir en dame/monsieur pipi dans une gare qu’à bosser pour cette société louche.
Outre l’ambiance, ce sont aussi les personnages qui surprennent par leur côté anti-héros ; mais pas l’anti-héros badass et beau gosse comme on nous en met partout dans les films ou les séries qui est juste un héros « sans foi ni loi ». Non, ici ce sont des anti-héros au sens premier du terme. Des hommes et des femmes qui n’ont rien pour eux, qui ne sont ni beaux, ni généreux, ni drôles (ou alors malgré eux), de purs beaufs désagréables et détestables pour la plupart. Des êtres amoraux pleins de rancœurs et de rejets de l’autre, d’amalgame et de racisme (ou sexisme) dans ce que l’on fait de plus poussé. À l’image du personnage principal, Derrick, un homme taciturne, froid, désillusionné au langage châtié et sans filtre qui critique notre société et sa vie quotidienne avec acidité et cynisme.
Le tout, servit par un scénario rythmé, sans temps morts qui peut paraître survolé à certains moments mais dont on sait déjà que les zones d’ombres seront approfondies dans les suites. La tension monte tout du long et la fin est, pour moi, juste parfaite.

Âme sensibles, s’abstenir. De même si vous espérez une BD critique construite autour d’une morale forte (ici, c’est plutôt le contraire d’ailleurs). Pour les autres, enfilez votre combi et suivez Derrick sans hésiter. Vous ne serez pas déçus du voyage…
Une BD grinçante et défouloir qui tient son pari de bout en bout. On se laisse emporter par ce tourbillon de noirceur et de saleté et malgré tout ça, on en redemande à la fin. Vivement la suite !

En trois mots : Noir. Prenant. Rythmé.

[BD] Rat & les animaux moches

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Auteurs :
Sibylline, Jérôme D’Aviau et Capucine

Éditeur : Delcourt
Nombre de pages : 206

Rat habite dans une jolie maison en plein cœur de la Ville. Mais un jour, le propriétaire de la maison le voit et le chasse, le trouvant dégoûtant. Contraint de fuir, Rat erre quelques temps jusqu’à tomber, en plein cœur de la forêt, dans un village bien particulier : celui des animaux moches, hideux, affreux, délaissés, oubliés. Il a enfin trouvé sa place !

Rat est les animaux moches est une BD qui oscille entre album jeunesse et roman graphique. Chaque page ne contient qu’une ligne de texte, à la manière des albums, et la plupart du temps, un dessin en pleine page. Un dessin en noir et blanc très vivant qui frappe par sa qualité : les traits sont fouillés, détaillés, réalistes, et ne sont pas sans rappeler les gravures à l’ancienne. C’est un réel plaisir pour les yeux ! On s’attache immédiatement à ces animaux qui devraient être hideux et effrayants mais qui, grâce au graphisme de Jérôme D’Aviau sont en réalité mignons tout plein.

20Dans cette BD, nous sommes donc dans un village spécial qui a vu s’échouer tous les laisser-pour-comptes, les rebus, les affreux, les monstres. Personne ne veut d’eux parce qu’ils sont laids, parce qu’ils sont différents, alors ils se sont regroupés entre eux. Rejetés, certes, mais ensemble. Ensemble face au regard des autres, face à la peur, à la méchanceté. Ensemble et presque heureux. Presque parce qu’ils aimeraient bien trouver leur utilité dans ce monde. Parce qu’ils aimeraient être enfin acceptés pour ce qu’ils sont, pour qui ils sont. Que l’on voit au-delà de leur image de monstre. Image qu’ils n’ont pas choisie et qu’ils subissent malgré tout.

Contrairement à ce que la forme et le graphisme pourraient laisser croire, Rat et les animaux moches n’est pas une BD (uniquement) à destination des enfants. On y trouve plusieurs niveaux de lecture qui ont tous un même message : celui de la tolérance et de la fin du jugement de l’autre. Car ce que l’on juge hideux selon des normes bien précises (et absurdes) se révèle souvent plein de beauté, de bonté et de qualités. Pourquoi ne pas d’abord apprendre à se connaître avant de catégoriser ? Passer outre l’apparence et les préjugés ?
Le message peut paraître simple et évident, il suffit pourtant de regarder le monde dans lequel on vit pour comprendre qu’il est encore et toujours d’actualité. Et ça fait du bien de lire une BD sur le sujet qui soit aussi douce et bienveillante. Sans jamais tomber dans le cynisme, l’attaque ou l’agressivité, ce roman graphique nous sert une belle leçon de vie et une vraie critique sur notre société de l’apparence, de la norme et du rejet. De même, les auteurs évitent l’écueil du manichéisme, l’histoire est riche et bien pensée de bout en bout. On pourrait trouver la fin rapide, voire abrupte, personnellement je l’ai trouvée parfaite. Très réaliste.

Une belle BD, toute douce, qui amène à réfléchir sur le regard que l’on pose sur l’autre. Un album qui n’est pas sans rappeler les fables de la fontaine, mais en plus profond et émouvant.

En trois mots : Adorable. Bienveillant. Poétique.

En vrac

Quelques chroniques rapides, en vrac.

9782377311064-475x500-1Titre : Lapa la nuit
Auteur : Nicolaï Pinheiro
Éditeur : Sarbacane
Mon avis : À Rio, la nuit, les gens de tous âges se croisent à Lapa : quartier bohème, bruyant et fourmillant, à la frontière entre les quartiers riches du Sud et les quartiers populaires du Nord. Un endroit où tous les chemins se rencontrent, l’endroit de tous les possibles. Le temps d’une nuit, Fabio, Joanna, Cacique et Erika vont s’y perdre et s’y fondre…
Lapa la nuit c’est avant tout une BD au graphisme chaud et coloré qui rend particulièrement bien l’ambiance et la vie de ces quartiers où la jeunesse vient s’enivrer, flirter, danser, dealer, chanter ou flâner. Le temps d’une nuit, le lecteur suit ces personnages en quête de fête, de joie, d’amourettes de passage. Des personnages dont on sait peu de choses finalement, qui se dévoileront au fil de l’histoire. Plus les pages défilent, plus la tension monte (qu’elle soit nerveuse ou sexuelle). Quelque chose va se produire cette nuit, quelque chose de gros, de spécial. On le sait, on le sent dès les premières cases sans pouvoir dire si ça aura un impact positif ou négatif.
Une BD vraiment intéressante, qui présente Rio et la jeunesse brésilienne avec un œil frais et honnête. Un graphisme convaincant et des personnages très réalistes. J’ai pris beaucoup de plaisir à la lire mais il m’a tout de même manqué quelque chose pour qu’elle dépasse le stade de « bonne lecture ». Peut-être la gestion de la tension pêche-t-elle vers la fin ? Ou qu’à l’image de ces fêtards on fatigue sur la fin ?
Une BD qui sitôt refermée, donne envie d’aller découvrir ce quartier vivant et hétéroclite. Une bonne lecture qui nous emporte dès les premières pages.

 

Titre : Les filles de Salem – comment nous avons condamné nos enfants9782205077025-475x500-1
Auteurs : Thomas Gilbert
Éditeur : Dargaud
Mon avis : Salem, en Nouvelle-Angleterre. Abigail, 17 ans, raconte l’histoire des sorcières de Salem dont elle fut l’une des victimes.
À travers l’histoire d’Abigail, une jeune fille de dix-sept ans, l’auteur revient sur l’un des « procès » les plus injustes et honteux de l’Histoire. Le propos est porté par un graphisme sec et sombre qui accentue l’ambiance glauque et glaçante. La pression monte petit à petit au fil des pages, on se sent rapidement prisonnier de ce huis-clos étouffant. Le comportement injustement haineux et vil de certains personnages est insupportable. Impossible, lors de la lecture, de ne pas éprouver une immense compassion pour ces femmes injustement traitées et qui doivent payer pour le fait… d’être nées femmes (qui se rêvent libres) dans un monde d’hommes (pensé pour et par les hommes).
Une BD noire et désillusionnée qui fait froid dans le dos et dont on sort révolté. Mais une BD importante qui revient sur un drame qu’il ne faudrait surtout pas oublier, même s’il est ancien, car en situation de crise, les démons de l’être humain ne sont jamais bien loin.

 

9782203155664-475x500-1Titre : Le vieil homme et son chat (T1)
Auteur : Nekomaki
Éditeur : Casterman
Mon avis : Dans une petite ville côtière du Japon, loin des mégalopoles, Daikichi, instituteur à la retraite et veuf, vit avec Tama, un chat âgé de 10 ans.
À travers plusieurs nouvelles, le lecteur suit ici le quotidien de Daikichi et de son chat, le temps d’une année, au fil des saisons. Un quotidien tendre, drôle et nostalgique.
Le vieil homme et son chat est la BD doudou par excellence. Les graphismes comme les couleurs sont très ronds, très doux, les personnages adorables et attachants. L’auteur pose un regard bienveillant sur la vie de cet homme et tout ce qui l’entoure. On se sent chez nous à ses côtés et c’est avec plaisir que l’on suit chacun de ces petites anecdotes. Au fond, on aimerait ne jamais quitter ce petit vieux grognon et son chat !
Une BD qui fait apprécier les petits riens du quotidien. À lire les jours de déprime avec un bon thé chaud et un plaid tout doux.

 

Titre : Amour, Djihad & RTT9782413008958-475x500-1
Auteur : Marc Dubuisson
Éditeur : Delcourt
Mon avis : La vie s’écoule paisiblement au sein de l’administration départementale jusqu’à ce qu’un beau jour, Kowalsky se radicalise. Dès lors, il prend tout l’étage en otage et la routine bureaucratique fait place au chaos…
Avec cette BD, attendez-vous à un enchainement d’absurdités, d’exagérations, d’humour noir et grinçant et de détournements de faits de sociétés. Marc Dubuisson se sert d’une situation grotesque et peu crédible pour critiquer notre société actuelle avec acidité. Et ça fonctionne parfaitement ! Les situations toutes plus loufoques les unes que les autres rendent ses piques encore plus pertinentes parce que l’on prend vite conscience que si le scénario de base est invraisemblable, les réactions que ça engendre sont pour le coup très plausibles. Tout passe sous le regard acéré de l’auteur : le journalisme, le monde du travail, la télévision, les rapports hiérarchiques, le féminisme, les amalgames, la bêtise humaine et bien d’autres.
C’est bête, méchant, parfois trash et surtout très drôle. Le tout, sans jamais tomber dans le lourdingues ou le vulgaire. Un humour auquel j’ai totalement adhéré mais qui ne plaira pas forcément à tout le monde. Une vision et une critique de notre société que j’ai trouvé très pertinente. Le genre de BD qui plaira sans doute aux fans de Zaï Zaï Zaï Zaï.

Octobre 2018 – Le Bilan

Ça y est, j’ai enfin déménagé ! J’ai désormais un accès illimité à internet, j’espère pouvoir enfin m’occuper de ce blog et le nourrir comme je le souhaite !

Je commence avec un bilan du mois d’octobre qui fut très remplis (Noël, Noël…). Un bilan vingt jours après la fin du mois ; qui a dit que j’étais en retard ?
Du coup, à deux mois de Noël, ça ressemble à quoi ma vie de libraire ? 111 BDs, comics, mangas de lus. J’en suis plutôt contente ! Par contre, pas l’ombre d’un roman, c’est ma grande déception d’octobre. J’aurai enchaîné les BDs mais avec le déménagement, le boulot, les sorties, les ramassages de châtaignes, les activités annexes… bah je n’aurais même pas trouvé le temps de me lire un petit roman. Et pour l’instant, Novembre s’annonce sur la même longueur d’onde…
Mais trêve de papotages inintéressants. Qu’a donc donné ce mois d’octobre passé ?

Des coups de cœur ?

Oui, deux. Seulement deux mais ce furent d’énormes coups de cœur (voire même de pure claque pour l’un des deux) donc ça compense.

  • Moi ce que j’aime c’est les monstres ; Cette BD est une claque. Une tuerie. Un chef-d’œuvre. Ça faisait longtemps que je n’étais pas ressortie d’une lecture aussi… touchée, troublée, emportée.
  • La croisade des innocents ; Un deuxième coup de cœur qui ne fut pas aussi intense que le premier mais tout de même. Une très belle BD sur la liberté, la foi, l’aveuglement, l’innocence et bien d’autres choses encore. Du très, très bon ! (chronique à venir).

On retient quoi d’autre ?

  • HSE ; une série particulièrement bien menée. Je ne l’avais toujours pas lue, je regrette presque de ne pas l’avoir fait plus tôt. Une très belle critique de notre société capitaliste et des dérives extrêmes qu’elle peut emprunter !
  • Proies faciles ; un polar fin qui se déguste tout du long. Là encore, une belle critique de notre société. (chronique à venir)
  • Babybox ; Une BD sur l’adoption et sur les origines qui, de mon point de vue, évite tous les clichés. Le choix narratifs, graphiques et des couleurs la rend forte et très belle. (chronique à venir) (non, non, les « chroniques à venir » ne s’accumulent pas du tout… haha).
  • Les grands espaces ; Petite dimension écologique derrière ce récit de vie de Catherine Meurisse. L’autrice profite de nous raconter son enfance loin de la ville pour poser un regard critique sur l’évolution de nos campagnes. Très délicat.
  • Algériennes – 1954-1962 ; Un reportage sur l’Algérie et notamment la guerre d’Algérie du point de vue de plusieurs femme. Ce n’est pas le reportage le plus creusé (le but n’est pas de donner tous les tenants et les aboutissants de cette guerre) mais l’idée est surtout de présenter plusieurs femmes qui ont vécu différemment la guerre d’Algérie et de voir comme cette guerre les a touchées et les a modelées pour l’avenir. Très intéressant. (chronique à venir)
  • L’invitation ; une très jolie (et intéressante) BD jeunesse sur la confiance en soi, la peur du rejet et l’amitié à lire dès 7 ans. Une belle manière d’expliquer à l’enfant comment surmonter ses peurs sans  minimiser ce qu’il peut ressentir.

Et les suites qui confirment de très belles séries : Beyond the Clouds Tome 2 ; L’enfant et le maudit Tome 5.

Des Patate d’Or ?

Comme toujours, hélas. J’ai d’ailleurs eu l’impression de les enchaîner quelque peu ce mois-ci…

  • Black Butler ; je n’avais jamais lu la série mais c’est une série qui se vend bien alors j’ai testé pour ne pas finir ignare. Bon, ce n’est définitivement pas pour moi. Je me suis ennuyée à mourir durant ma lecture, les personnages m’ont grandement gonflée le scénario m’a paru à la fois absurde, bancal et creux et le graphisme n’a rien de fou pour rattraper l’ensemble. Bref, ce n’est pas pour moi… (et pourtant j’ai poussé jusqu’au Tome 5. Sadomasochisme ou professionnalisme exacerbé ? J’hésite encore…)
  • Layla – conte des marais écarlates ; pfff, que c’est creux, vide, remplis seulement de corps de femmes érotisés et dénudés pour donner l’impression qu’il y a quelque chose dans cette BD. Les personnages sont insupportable et peu crédibles, le scénario ridicule et vu, revu et re-revu… un dessin classique qui ne va rien cherché de neuf pour relever tout ça. Je soulignerais juste la colorisation qui n’est pas si pire. Mais pour le reste…
  • Mia & Co ; un diptyque jeunesse bien creux et bien cliché. J’hésitais entre ricaner, bailler d’ennui ou m’agacer tout au long de ma lecture…
  • O.S.E ; mon Dieu mais il n’y a absolument rien dans ce manga ! Pourtant l’idée de base est classique mais géniale (un jeu vidéo pour « surmonter ses peurs » présentés lors d’une grande convention geek) mais alors c’est du blabla pour du blabla, il ne se passe rien, les personnages sont inutiles et insipides. Un beau raté…
  • Les voleurs de beauté ; une fois encore on a une idée géniale mais un traitement survolé, creux et insipide. Des personnages caricaturaux au possible et des scènes ridicule tellement elles sont soit too much, soit creuses. Ça m’a définitivement coupé l’envie de lire le roman dont elle est adaptée…
  • Cyberwar ; Pfff, pfff et re-pfff. Un scénario qui aurait pu être sympa (et apporter un réflexion profonde sur notre société) mais alors un traitement mauvais au possible… hyper rapide, peu crédible, too much avec seulement deux personnages féminins dont la première est là pour se faire violer, la seconde, strip-teaseuse, qui est là pour montrer son corps de rêve (et Russe, bien évidemment). Ça me gonfle.
  • Le réveil des poupées ; Pas une case de cette BD n’est crédible. Ça va trois fois trop vite, les personnages sont ridicules et leurs réactions clichés au possible. J’ai ri tout du long, mais pas dans le bon sens du terme hélas…
  • Les compagnons du crépuscule ; Est-ce qu’on pourrait s’il vous plait arrêter les BD avec des personnages féminins insipides que l’on prend plaisir à tourner en ridicule et qui ne servent qu’à montrer leurs seins ou leurs cuisses et à se faire trousser par des péquenauds ? En faisant croire que « mais non voyons regarde, c’est un personnage « fort », elle jure comme un charretier et dit des blagues salaces. Allez, on va dire que c’est une série d’un autre temps…
  • Le chalet bleu ; une BD patriarcale au possible qui sous couvert de conte pseudo poétique nous sert une morale insipide sur la « liberté » et le passage à l’âge adulte. Elle m’aurait fait grincer des dents de bout en bout celle-là.
  • Assassination classroom ; bon, là, je m’attendais à ne pas aimer du tout. Je sais de base que je ne suis pas le public cible, je l’ai surtout lu pour ma culture libraire vu que c’est une série devenue culte. Donc bon, elle a rempli son office : je me suis ennuyée tout du long et je n’y ai pas cru.

Et pour la suite ?

Une fois encore je ne me projette pas mais maintenant que j’ai emménagé, j’ai bon espoir de pouvoir nourrir ce blog à minima. On verra !